La réunion en bref
La rencontre du débat PNGMDR qui s’est tenue à Lyon le 19 septembre a réuni jusqu’à 151 personnes. Deuxième « café philo », elle avait pour objet une approche éthique de la question des risques, mettant en relation la sûreté avec les droits des citoyens, droit à un environnement sain, droit à l’information et à la participation aux décisions publiques ayant un impact environnemental. En préparation du débat, le public, à son arrivée, était invité à répondre à deux questions sur la gestion des matières et des déchets radioactifs en relation avec les risques qu’ils représentent : 1-de quoi pouvons-nous raisonnablement avoir peur ? 2-quels devraient être les critères de localisation des matières et des déchets radioactifs.
La réunion a été perturbée, dès son début et de façon continue, par les interpellations d’un petit nombre de personnes du public, qui protestaient contre les interventions policières et judiciaires autour de Bure et du projet Cigéo et faisaient de la condamnation de ces actions un préalable au débat. Malgré cette obstruction, la réunion a pu se tenir. Si le déroulé prévu n’a pas été suivi, certaines présentations ont pu être faites : celle de M. Gay, de l’IRSN sur la distinction entre risques chroniques et risques accidentels, celle d’Yves Marignac sur la façon dont le PNGMDR prenait en considération la sûreté (distinction entre l’approche analytique par filière et l’approche systémique). Les présentations de M. Charre de l’ANCCLI et de M. Garcier, de l’ENS de Lyon ont attiré l’attention sur l’approche des risques en termes de territoire et le fait que l’on néglige trop souvent que les installations nucléaires n’ont pas seulement des impacts environnementaux ou sanitaires, mais s’inscrivent dans un milieu humain, dans un tissu de relations sociales où elles peuvent être objet d’attachement et pas seulement de peur.
La salle a eu largement la parole. Beaucoup ont présenté des prises de position, notamment une délégation de Greenpeace qui a très clairement présenté les décisions auxquelles devrait conduire le débat : renoncer au projet d’enfouissement Cigeo ; mettre un terme au retraitement du combustible usé ; mettre fin aux transports nucléaires inutiles ; comptabiliser les « matières radioactives » non réutilisées dans la liste des « déchets nucléaires » d’EDF. Des échanges avec la salle ont également émergé des questions autour de la confiance, ou de la prise en compte des générations futures dans les positions pro- comme antinucléaires. Le bref exposé qui a pu être fait de la synthèse des post it allait dans le même sens.
La commission déplore ce déni de démocratie qui a tenté d’empêcher le débat alors même que dans le public de nombreuses voix s’étaient élevées pour demander sa poursuite et dire leur intérêt. Les présentations qui n’ont pas pu être faites seront mises sur le site Internet du débat du PNGMDR.
Les présentations des intervenants
Le verbatim
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